Coûts et bénéfices des transports

Le dernier rapport de l’Office fédéral du développement territorial (ARE) chiffre les coûts externes du trafic routier à près de 20 milliards par an alors que le bénéfice net de la mobilité douce s’élève à 4.8 milliards.

Chaque année, l’Office fédéral du développement territorial (ARE) actualise son étude sur les coûts et les bénéfices externes des transports en Suisse. Le nouveau rapport, basé sur la situation de 2021, a été publié le 10 octobre dernier. 

Que sont exactement les coûts et les bénéfices externes des transports ? 

Transport et mobilité engendrent de nombreux coûts et bénéfices, dont une partie est directement perceptible par les usagers. Exemples : le coût de l’essence ou du billet de train ou l’avantage d’arriver confortablement au travail en train ou en voiture. En payant pour l’essence ou pour le billet de train, les usagers assument une partie des coûts qu’ils occasionnent. Mais il y a des coûts qui, bien qu’étant occasionnés par la mobilité, ne se répercutent pas sur son prix. Ils sont appelés coûts externes et surviennent sous forme de dommages causés dans les domaines suivants : environnement, accidents, santé. Ils sont assumés par des tiers, par la collectivité voire par les générations futures. 

Les bénéfices externes sont le pendant des coûts externes : un comportement donné en matière de mobilité crée un bénéfice qui dépasse l’utilité personnelle des usagers concernés. Tel est en particulier le cas pour la marche et le vélo qui, par l’exercice d’une activité physique, génèrent des effets bénéfiques pour l’ensemble de la société : moins de maladies et par conséquent une plus grande productivité des employé-e-s et moins de coûts dans le domaine de la santé et des assurances sociales. 

Et que dit cette nouvelle étude dans ce domaine ? 

  • Avec un changement dans sa méthode de calcul, ARE fait passer les coûts externes du trafic routier de 11 à 19.5 milliards de francs. Ils sont presque deux fois plus élevés qu’auparavant ! 
  • Sur ces 19.5 milliards, 18.10 milliards sont imputables au trafic routier motorisé (personnes + marchandises), 834 millions à la mobilité douce (marche et vélo) et 538 millions au transports publics routiers. 
  • Sur les 834 millions de francs de coûts externes liés à la mobilité douce, 92% sont imputables aux conséquences d’accidents (blessures, décès). 
  • Seule la mobilité douce dégage des bénéfices externes. Et ceux-ci sont estimés à 5.6 milliards de francs. La mobilité douce dégage donc un bénéfice net d’environ 4.8 milliards ! 

Quelles conclusions pour PRO VELO Jura ?

  • Axer une politique des transports sur le trafic routier motorisé a des conséquences négatives nettement plus importantes que ce que l’on pensait par le passé. 
  • Constituer un réseau sûr de pistes cyclables et améliorer les infrastructures permettrait facilement de réduire massivement les coûts externes de la mobilité douce. 
  • La mobilité douce est bonne pour la santé ! Nous le savions déjà, mais ces chiffres le prouvent à nouveau ! 

Consulter l’étude complète “Coûts et bénéfices externes des transports…”